Enfance

L'enfant ne peut pas attendre, son nom est AUJOURD'HUI. G. Mistral

jeudi 17 février 2011

Soigne ta pensée


§1.
La pensée conditionne les choses
     Pour l’essentiel elles sont pensées,
     Faites de pensées.

§2.
Agis et parle avec une pensée malhabile
     Et la souffrance suit inexorablement
     Comme le char suit le bœuf.

§3.
La pensée conditionne les choses
     Pour l’essentiel elles sont pensées,
     Faites de pensées.

§4.
Agis et parle avec une pensée habile
     Et le bonheur suit assurément
     Comme l’ombre suit le promeneur.

§5
« Il m’a injurié, battu, vaincu et volé !»
     Qu’on s’attache à ces pensées
     Et la haine s’enflammera.

§6
« Il m’a injurié, battu, vaincu et volé !»
     Qu’on se détache de ces pensées
     Et la haine s’éteindra.

§7
En ce bas monde
     La haine n'apaise jamais la haine.
C'est une vérité profonde :
     L’amour seul apaise la haine.

§8
Plusieurs ne réalisent pas
     Qu'il faut se maîtriser ici-bas.
Pour ceux qui réalisent cela
     La querelle s’apaisera

§9
Ceux que les plaisirs obsèdent,
     Les gloutons, oisifs, léthargiques
     Que les sens dominent,
Ils seront vaincus par les mirages de l’existence
     Comme les arbrisseaux par le vent.

§10
Ceux que les souffrances n’affolent pas,
     Les frugaux, fidèles, énergiques
     Qui dominent les sens,
Ils résisteront aux mirages de l’existence
     Comme les rocs sous le vent.

§11
Qui endosse la bure
     Mais ignore modération, sincérité, et pureté
Souille son habit.

§12
Qui endosse la bure
     Et connaît modération, sincérité et pureté
Honore son habit.

§13
Ceux qui voient le superflu dans l’essentiel
     Et l’essentiel dans le superflu
N'arrivent jamais à l'essentiel.
     Ils paissent dans le champ des idées fausses.

§14
Ceux qui voient l’essentiel dans l’essentiel
     Et le superflu dans le superflu,
Arrivent à l’essentiel.
     Ils paissent dans le champ des idées justes.

§15
De même que la pluie envahit
     La maison au toit percé,
Ainsi l’obsession envahit
     Le cœur non entraîné.

§16
De même que la pluie épargne
     La maison au toit étanché,
Ainsi l’obsession épargne
     Le cœur bien entraîné.

§17
Ici-bas, du chagrin
     Au-delà, du chagrin
Le malfaisant est chagriné
     Dans les deux mondes.
Voyant la laideur de ses actions
     Il se chagrine.

§18
Ici-bas, de la joie
     Au-delà, de la joie
Le bienfaisant est joyeux
     Dans les deux mondes.
Voyant la beauté de ses actions
     Il se réjouit.

§19
Ici-bas, des tourments
     Au-delà, des tourments.
Le malfaisant est tourmenté
     Dans les deux mondes
La conscience de ses méfaits le tourmente
Et engagé dans cette voie
     Il se tourmente davantage.

§20
Ici-bas, des ravissements
     Au-delà, des ravissements
Le bienfaisant est ravi
     Dans les deux mondes.
La conscience de ses bienfaits le ravit
Et engagé dans cette voie
     Il se ravit davantage.

§21
Qu’importe la récitation répétée des écritures
     Si le négligent ne les pratique pas ?
Il est comme un bouvier comptant les vaches d’autrui.
     Il ne participe nullement à la quête spirituelle.

§22
Quiconque ne récite qu’une fois les écritures
     Mais pratique avec vigilance et liberté de cœur
     Se défaisant de l’avidité, l’aversion et l’aveuglement
     Sans agripper ni l’Ici-bas, ni l’Au-delà,
Celui-là participe pleinement à la quête spirituelle.

Stances du Dhammapada traduites par Alexandre Brassard Desjardins

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