Enfance

L'enfant ne peut pas attendre, son nom est AUJOURD'HUI. G. Mistral

lundi 14 juin 2010

Mon puits

Une femme s'approcha alors de Soeur Da Villa.

On voyait à ses habits qu'elle était très pauvre. Elle marchait sans chaussures et ses pieds étaient sales. Elle portait à même la tête une bassine d'eau fumante et parfumée.

Lentement, sans rien dire, elle défit les sandales de la soeur et, avec beaucoup de précautions, entoura ses pieds d'un linge parfumé. Elle lui prodigua ainsi ses soins pendant près d'une demi heure, devant la foule qui s'était accumulée dans la cour du bidonville.

On entendant des voix indignées :
- "Pourquoi ce gaspillage ?"
- "C'est un comble ! La plus pauvre d'entre nous qui donne les soins qu'elle est censée recevoir !"
- "Mais elle a perdu la tête ! C'est le monde à l'envers ! Soeur Da Villa, vous ne dites rien ?"

Alors la soeur leva la main pour faire taire la foule. On la connaissant et on la respectait, elle avait dédié sa vie aux pauvres du bidonville.

"Laissez-là car ce qu'elle fait pour moi est beau. Cette femme est peut être la plus pauvre d'entre vous, mais elle a encore de quoi offrir. Elle me donne le meilleur d'elle même et j'accepte son service avec joie. Car je sais qu'en donnant ainsi, elle reçoit beaucoup. Moi même, croyez vous que je consacre ma vie à vous aider sans jamais rien recevoir ? Personne, même la plus sainte des sainte, ne peut verser son amour sur les hommes sans, de temps à autre, qu'on amène de l'eau à son propre puits."

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